Furi
Sorti en 2016, Furi est un boss rush frénétique dont l'empreinte est tantôt vivace sur les pupilles, tantôt amère sur les papilles. La tension se fait immédiate et palpable : alors que le héros Rider se trouve en bien mauvaise posture, retenu captif dans une prison des plus étranges, une mystérieuse créature entre en scène et le délivre de ses chaînes. Sans un mot, le joueur entame alors sa grande évasion, affrontant un à un ses geôliers dans une valse avec la mort. Hémorragie vidéoludique à répétition, le jeu n'est donc ni plus ni moins qu'une mise à l'épreuve, une expérience qui se construit dans l’adversité jusqu’à offrir l'exaltation ultime de la victoire.
La ligne artistique impulsée par les directeurs créatif et artistique, respectivement Emeric Thoa et Anthony Beyer, se veut être l'antithèse d’un quelconque photo-réalisme. En effet, l’esthétique incisive et colorée revendiquée pour le titre sied parfaitement à l’univers "cyber-fantastique" développé par The Game Bakers et ses artistes (Simon Troussellier, Grelin, Wardenlight Studio). L'oeuvre happe ainsi l’attention des joueurs par son atmosphère unique, qui repose sur une alliance audacieuse entre un personnage issu de la culture japonaise traditionnelle, le samouraï, et des environnements futuristes aux allures cyberpunk.
Furi est avant tout un jeu de duel où les adversaires sont la seule instance véritable. Pour leur conférer une identité singulière, le studio français s’ouvre à l’international et fait appel au célèbre mangaka Takashi Okazaki 岡崎 能士 (Afro Samourai, Batman Ninja) pour ses épreuves de character design. De plus, le studio se targue à juste titre d’une très belle collaboration en matière de sound design, dont la conception se voit partagée par de grands noms de la synthwave pour générer autant d’illustrations musicales qu’il n’y a d’ennemis : Carpenter Brut, The Toxic Avenger, Kn1ght, Lorn, ou encore Waveshaper.